Mémoire de recherche Juillet 2013

Jardins et jardiniers - Les pieds dans la terre, la tête dans les nuages - Une anthropologie du potager

fiche livre

  • JARDINS ET JARDINIERS Jardins et jardiniers - Les pieds dans la terre, la tête dans les nuages - Une anthropologie du potager
  • Une thèse de Vincent Larbey, Université Paul Valéry – Montpellier III, sociologie
  • 2013

résumé

Depuis le XIXe siècle en France, l’opposition entre agrément et utilitaire détermine nos représentations du jardin. Ainsi, le potager s’inscrirait avant tout dans une logique de production, à l’opposé du plaisir créatif et distingué propre au jardin d’agrément. L’observation de nombreux jardins vivriers et des manières de faire de leurs jardiniers, montre que ces jardins sont chargés d’intentions et de symboles dépassant la seule préoccupation de produire de la nourriture. C’est le cas des jardins éloignés du domicile, tels les jardins collectifs, familiaux ou partagés, mais aussi d’autres jardins, vivriers en Papouasie et en Amazonie, transitoires à New York.

L’intimité du jardin, la mémoire du lieu, le « contact » avec la terre, l’autoproduction de nourriture, la dimension collective et l’exposition au regard des autres sont sources d’un fort investissement symbolique, suscitant des formes particulières d’appropriation, de sociabilité et d’expression ; une façon de concrétiser sa présence au monde, sa relation au temps, à « l’environnement », aux autres et à soi-même. Sans doute le mythe paradisiaque se construit-il sur ces aspects, dont se saisissent aussi les philosophes et les poètes. Cette recherche a également pour objet de souligner le hiatus entre la conception des jardins proposés par les collectivités publiques et les pratiques quotidiennes des jardiniers.

Commentaire

« Dès qu’on parle jardin, il convient de dépasser la géométrie plane et d’intégrer la troisième dimension à notre méditation. Car l’homme-jardin par vocation creuse la terre et interroge le ciel. Pour bien posséder, il ne suffit pas de dessiner et de réaliser. Il faut connaître l’intime de l’humus et savoir la course des nuages. Mais il y a encore pour l’homme-jardin une quatrième dimension, je veux dire métaphysique. »

C’est la citation de Michel Tournier mise en exergue de cette thèse, et qui la représente à merveille. Un travail méticuleux et méthodique, qui va fouiller au-delà de l’utile, vers de multiples aspects symboliques que recèlent les jardins, jusqu’à maintenant inexplorés.